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Début mars à New York les négociateurs sont parvenus à un accord historique sur la protection de la vie sur la planète : le traité sur la haute mer. Il s’agit du second accord d’envergure sur l’environnement en l’espace de trois mois seulement, après la Cop15 dédiée à la protection de la biodiversité, qui avait notemment entériné la protection de 30% des terres et des mers d’ici 2030, que vient renforcer ce traité. L’accord prévoit par exemple la création d’aires marines protégées, le déblocage de fonds, certains États payant davantage, pour contribuer au développement de ces zones ou le partage des ressources génétiques marines. 

Il semble que d’un point de vue théorique du moins les pays disposent désormais d’un arsenal complet qui leur permet d’agir sur les grandes menaces pour la planète: l’urgence climatique, la crise de biodiversité et la pollution. Les efforts ne doivent cependant pas faiblir car le traité doit encore être ratifié par au moins 60 pays avant d’entrer en vigueur.

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Pourquoi est-ce si important de protéger l’océan? Car oui le premier poumon de la planète c’est bien lui!

L’océan qui recouvre 71% de la surface planétaire est une sorte de centre de contrôle qui permet la vie sur Terre depuis son origine. Il aurait séquestré depuis 1870, 155 milliards de tonnes de CO2. Il absorbe plus de 90 % du surplus d’énergie dû à la concentration accrue des GES (gaz à effet de serre) d’origine humaine (anthropique) et séquestre environ un quart du CO2 émis chaque année par les humains. L’océan a permis jusqu’à maintenant d’une part de ralentir le rythme du changement climatique et d’autre part la violence des impacts générés par ce changement. Sans la magie de cette mécanique naturelle nous serions déjà accablés par une chaleur insupportable.

Selon l’OCDE, près de la moitié de la population mondiale dépend des océans pour sa subsistance. Et pourtant la protection des mers et de l’océan est un concept relativement récent dans l’histoire de l’humanité. Pendant des siècles, ils ont été considérés comme des ressources inépuisables, disponibles pour être exploitées sans limites. Malheureusement cette surexploitation a de lourdes conséquences puisque l’océan est confronté à de nombreuses menaces pour sa santé:

  1. La pollution: les activités humaines, telles que l’agriculture, l’industrie, les déchets plastiques et les rejets de produits chimiques toxiques entraînent une pollution qui peut affecter la santé des écosystèmes marins et la qualité de l’eau.
  2. Le changement climatique: l’augmentation de la température de l’eau, la hausse du niveau de la mer, l’acidification de l’océan et les événements climatiques extrêmes tels que les tempêtes et les ouragans perturbent les écosystèmes marins et menacent la survie de nombreuses espèces marines.
  3. La surpêche et la pêche illégale épuisent les populations de poissons et perturbent les écosystèmes marins.
  4. L’urbanisation côtière: le développement urbain le long des côtes détruit les habitats côtiers et augmente la pollution de l’océan.
  5. Les espèces envahissantes: les espèces marines introduites par l’homme peuvent envahir et perturber les écosystèmes marins indigènes.
  6. Les activités de navigation: les navires causent des collisions avec des animaux marins et des échouages, ainsi que des déversements d’hydrocarbures et d’autres polluants.
  7. Dernier point très important qui concerne plutôt les communautés qui dépendant des ressources océaniques. En effet le système de gestion actuel est profondément inégal et injuste car il permet à une poignée de nations d’exploiter ces ressources en haute mer sans partager une grande partie des bénéfices avec les communautés côtières voisines.

Toutes ces menaces ont un impact sur la santé de l’océan et sur les écosystèmes marins. Qu’adviendrait-il si l’océan n’était plus en mesure d’intéragir avec l’atmosphère et de fournir tous ses services écosystèmiques?  C’est pourquoi il est si important de prendre des mesures pour le protéger et le maintenir en bonne santé pour les générations futures.

A découvrir pour nous rappeler à quel point l’océan et ses habitants sont à la fois splendides et fragiles, les images du photographe sous-marin britannique Robert Stansfield qu’il a ramenées d’une plongée en eaux noires en pleine mer autour de l’île de Cozumel, au Mexique.

The Guardian

Un poisson tripode arc-en-ciel, photographié à 5 mètres.

Au cours des dernières décennies, il est donc devenu évident que les activités humaines ont un impact significatif sur la santé des océans et des écosystèmes marins. La pollution, la surpêche, le changement climatique et l’urbanisation côtière ont tous contribué à la détérioration de la santé de l’océan.

On a vu émerger dans les années 1960-1970 des mouvements pour le protéger et des organisations se créer, telles que Greenpeace et le World Wildlife Fund, qui ont joué un très grand rôle de sensibilisation et d’éducation du public et de plaidoyer en faveur des mesures de conservation.

Cependant au niveau politique l’océan est resté le grand oublié pendant de nombreuses années. Il ne figurait pas au programme des COP jusqu’en 2015 à Paris où il est apparu très timidement mais donnera lieu tout de même à la plublication du rapport spécial établi par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) 4 ans plus tard: « l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique ». Les catastrophes annoncées dans ce rapport font froid dans le dos et pourtant les décisions volontaires et efficaces ont continué à se faire attendre. La COP26 de Glasgow en 2021 permettra enfin une prise de conscience grâce aux présentations des scientifques et aux événements thématiques, ou encore dans un autre registre à l’intervention du ministre des Affaires étrangères des Tuvalu, Simon Kofe, qui a prononcé un discours par visioconférence les pieds dans l’eau pour alerter sur les conséquences de la montée des eaux. Il faudra attendre mars 2023 et le Traité sur la haute mer pour que l’on puisse entrevoir des véritables mesures de protection de l’océan.

Les ONG environnementales ont accueilli cet avancée historique avec enthousiasme, à l’image de Greepeace:

« Ce traité est une énorme victoire pour la protection des océans, et montre que le multilatéralisme a toujours sa place dans un monde de plus en plus divisé. »

Chalutier, surpêche, océan

Il reste cependant beaucoup à faire pour protéger notre océan et je voudrais m’arrêter sur deux sujets cruciaux qui le concernent et qui devraient tous nous concerner en tant qu’entreprises et en tant que consommateur·rice·s:

la pollution plastique et l’exploitation minière en eaux profondes.

Si le Traité sur la haute mer représente une belle avancée il n’est toutefois qu’une pièce du puzzle et d’autres outils doivent être créés pour assurer une protection plus large de l’océan. Il n’existe par exemple pour l’instant aucun dispositif de protection des profondeurs marines. Et l’océan en a grand besoin face aux convoitises des industries et des États. Les ressources minérales terrestres s’épuisant, les sociétés minières tentent d’accéder à des minéraux tels que le cobalt, le cuivre, le manganèse, le nickel et bien d’autres encore, à partir du fond de la mer.  En juin 2021, l’État insulaire de Nauru et la société minière canadienne The Metals Company (TMC) ont précipité les négociations en activant la « règle de déclenchement de deux ans » auprès de l’Autorité internationale des fonds marins (ISA). Cela signifie que des licences minières pourraient être délivrées dès juillet 2023, même si la réglementation n’est pas finalisée dans les deux ans, et qu’elles seront autorisées à poursuivre l’exploitation. 

L’exploitation minière en haute mer est une activité extrêmement destructrice et elle risque malheureusement de continuer à se développer alors que ses impacts dépassent largement les limites des zones minières: parmi eux la disparition d’espèces et d’habitats due à la modification chimique des systèmes océaniques, la libération de carbone dans les sols océaniques et la perturbation des écosystèmes abyssaux en raison des panaches de sédiments et de la pollution sonore. Les scientifiques craignent que les écosystèmes des grands fonds ne se remettent jamais des effets de l’exploitation minière. 

Que faire?

Les scientifiques et les ONG appellent les Etats à mettre en place un moratoire mondial sur l’exploitation minière en eaux profondes en raison du manque de recherches et de données sur les grands fonds marins et du manque de visibilité sur les impacts irréversibles de cette activité. Une déclaration appelant à un report a été signée par plus de 700 spécialistes des océans, certaines grandes entreprises et banques se sont engagées à apporter un soutien similaire ou ont mis en place des politiques excluant le financement de l’exploitation minière en eaux profondes et douze pays ont demandé un moratoire, la France allant même jusqu’à réclamer une interdiction pure et simple.

L’Autorité des fonds marins se réunit en Jamaïque jusqu’au 31 mars et offre une occasion de freiner cette course à l’excavation des fonds marins. Cependant la complexité des discussions (qui ont démarré en 2014) et les nombreux sujets à délibérer ne garantissent pas l’aboutissement d’un accord d’ici le 9 juillet, date limite imposée par l’action de Nauru. Le doute plane sur ce qu’il pourrait se passer si les compagnies minières soumettent des demandes pour commencer les excavations en l’absence de réglementation. Et une fois qu’elles auront commencé il sera difficile de les freiner.

Ce que ces compagnies omettent soigneusement de dire c’est que nous avons les moyens de choisir de ne pas exploiter les fonds marins pour opérer notre transition durable. Le WWF a publié un rapport en novembre 2022 qui affirme que l’innovation autour de la technologie des batteries, qui ont aujourd’hui besoin des minerais présents dans les profondeurs océaniques, tels que le nickel et le cobalt, permettrait de réduire leur utilisation de 58%. Sans oublier la récupération et le recyclage des appareils électroniques qui contiennent ces métaux déjà extraits. Greenpeace Allemagne a publié un rapport en mars qui nous informe que les grands fonds marins ne fourniront pas le lithium ou le graphite nécessaires à la transition écologique contrairement à ce qu’avancent les sociétés minières. Un grand nombre de métaux ne pourront pas être extraits pour des raisons techniques et de rentabilité commerciale. 

Les sociétés d’extraction minière de métaux précieux ont elles aussi des visées sur les trésors des profondeur de l’océan. Le géant minier De Beers utilise sur la côte ouest de l’Afrique une flotte de navires spécialisés pour traîner des machines sur les fonds marins à la recherche de diamants. Ces navires aspirent chaque heure des centaines de mètres carrés de sable et de vase des fonds marins, qui sont tamisés à bord, puis les diamants semi-transformés sont transportés par hélicoptère jusqu’à la terre ferme… En 2018, ces navires ont extrait 1,4 million de carats des eaux côtières de Namibie. En 2019 la société a commandé un nouveau navire qui raclera le fond deux fois plus vite que n’importe quel autre navire.

Nautilus Minerals opère quant à elle dans les eaux territoriales de Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Japon et la Corée du Sud ont quant à eux des projets nationaux pour exploiter leurs propres gisements offshore. Mais l’enjeu le plus important pour ces sociétés minières est l’accès aux eaux internationales qui représentent plus de la moitié des fonds marins de la planète et contiennent plus de minéraux précieux que tous les continents réunis.

Où va-t-on s’arrêter pour soutenir ce rythme effréné de production et de consommation? On ne serait pas surpris d’apprendre que ces entreprises aux moyens colossaux sont en train de sonder l’univers pour identifier des gisements de minerais sur Mars ou Vénus…

Un autre aspect très inquiétant et qui reflète les mécanismes à l’oeuvre dans d’autres domaines qui implique l’exploitation des ressources naturelles est le manque total d’équité dans les projets des pays et des entreprises. Le droit de la mer stipule pourtant que l’océan et ses ressources font partie du « patrimoine commun de l’humanité » et ces ressources sont censées être « dévolues à l’humanité toute entière » selon le traité des Nations unies. Malheureusement il n’existe aucun mécanisme qui permette d’assurer que l’exploitation minière profite au plus grand nombre.

Il y a bien sûr encore de l’espoir et la mobilisation des ONG ou de mouvements tels que le collectif « Look Down » est très forte pour pousser les gouvernements à intervenir et à déclarer que tant qu’il n’y aura pas de recherches scientifiques suffisantes sur les risques potentiels et qu’une réglementation stricte n’aura pas été mise en place pour protéger l’océan et les écosystèmes encore méconnus des profondeurs qu’il abrite, aucune autorisation ne doit être délivrée. 

Le plastiquage de l’océan en 11 chiffres

1.

5000 milliards de morceaux de plastique flottent déjà dans nos océans.

2.

À travers le monde, 73 % des déchets sur les plages sont du plastique : filtres de cigarettes, bouteilles, bouchons, emballages alimentaires, sacs ou bacs en polystyrène.

3.

La production mondiale de plastique a connu une croissance exponentielle, passant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions en 1993 puis 448 millions en 2015.

4.

Depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastique ont été produites. Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulés dans des décharges ou dans la nature.

5.

1 million d’oiseaux marins ingurgitent du plastique et en meurent chaque année

6.

À travers le monde, près d’un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute.

7.

Les estimations sur la durée de vie du plastique vont de 450 ans à l’infini.

8.

De nos jours, le marché prinicipal du plastique est celui des emaballages. Ce segment représente à présent près de la moitié de tous les déchets plastiques produits dans le monde, la plupart n’étant jamais recyclés ou incinérés.

9.

Selon les derniers rapports, environ 700 espèces d’animaux marins ont déjà ingéré du plastique ou ont été piégés dedans.

10.

Plus de 40 % du plastique n’est utilisé qu’une fois, avant d’être jeté*.

10.

24’400 milliards de fragments plastiques (microplastiques) dérivent dans les océans, Soit cinq fois plus qu’en 2015.

Il est important de comprendre que toutes les activités, industrielles ou domestiques, menées sur la terre ont une part de responsabilité dans la pollution marine.

On a même observé pour la première fois en 2016 lors d’une expédition sur l’île de Madère les premières « plasticroûtes », des roches qui seraient incrustées de plastique provenant de nos déchets plastiques, vraisemblablement de filets de pêche.

« Ce type de déchets plastiques dans les formations rocheuses va rester dans les registres comme un symbole de l’anthropocène, ce concept d’une ère géologique dans laquelle les humains ont une influence sur la nature »

Fernanda Avelar Santos, chercheuse

Et les déchets plastiques lorsqu’ils se décomposent se transforment en micro et même en nano plastiques qui sont libérés dans nos systèmes alimentaires et aquatiques, un fléau dont on n’a pas fini d’entendre parler. 

La revue Environemental Science and Technology indique qu’il est possible que les humains consomment entre 39’000 et 52’000 particules de microplastique, 74’000 si on y ajoute les microplastiques inhalés, soit l’équivalent d’une carte de crédit par semaine. L’image est saissante…

Ces microplastiques arriveraient dans nos corps à travers la nourriture que nous mangeons et l’eau que nous buvons. En Europe, environ 72 % de l’eau du robinet contient du plastique. On trouve à peu près deux fibres de plastique pour 500 millilitres selon le journal britannique Telegraph. Les effets sur notre santé ne sont pas connus mais certaines études montrent qu’“au-dessus d’un certain niveau d’exposition, l’inhalation de fibres plastiques produit une légère inflammation des voies respiratoires” selon le Telegraph. Cela dépend aussi des différents types de plastique: certains contiennent des additifs chimiques, appelés perturbateurs endocriniens, susceptibles d’avoir des effets sur les fonctions sexuelles, la fertilité ou d’augmenter les risques de cancer.

Nos vêtements constituent l’une des plus grandes sources de pollution microplastique dans le monde. En effet ils libèrent des microfibres à travers nos lave-linge et nos sèche-linge qui terminent dans les cours d’eau et dans l’air. Beaucoup de ces microfibres sont de petites morceaux de plastiques provenant de tissus synthétiques tels que le polyester, un matériau bon marché et polyvalent pour les fabricants, donc très répandu, en particulier parmi les marques de fast fashion. 

APRèS CET état des lieux, Comment éviter le plastique et les microplastiques?

Pour votre santé

-Buvez de l’eau du robinet plutôt que l’eau en bouteille, qui contient en moyenne le double de microplastiques que l’eau du robinet (selon la chimiste américaine Sherri Mason). 

-Utilisez un système de filtre à eau pour réduire la concentration de microplastiques dans l’eau.

-Ne réchauffez pas les aliments dans du plastique. On sait que les plastiques chauffés libèrent des produits chimiques dans les aliments.

-Des microplastiques sont libérés des biberons lors de la préparation du lait maternisé selon une étude réalisée par des scientifiques du Trinity College de Dublin.

-Les liquides chauds, comme le lait maternisé ou l’eau utilisée pour stériliser les biberons, entraînent une plus grande libération de ces minuscules fragments.

-Evitez les contenants en plastique en tous genre, y compris les cosmétiques.

-Veillez à une bonne ventilation dans votre maison car la concentration de plastiques en suspension dans l’air est beaucoup plus élevée à l’intérieur.

-Passez souvent l’aspirateur pour éliminer la poussière de microplastiques qui s’accumule sur le sol et retirez les tapis qui retiennent les fibres et les particules de plastique.

-Privilégiez les sols en bois dur ou en carreaux de céramiques car les revêtements de sol en vinyle et en linoléum peuvent libérer des microplastiques dans l’air.


POUR LA SANTÉ DE L’OCéAN

-Privilégiez les fibres naturelles et écologiques lorsque vous achetez des vêtements et de la literie car ils libèrent moins de microplastiques et de substances chimiques nocives.

-Bien que les textiles puissent également perdre des microfibres lors de leur fabrication ou simplement lorsqu’ils sont portés, le fait de revoir votre façon de laver le linge peut faire la différence. Le lavage d’une seule charge de vêtements synthétiques peut libérer des millions de microfibres:

-Utilisez un sac de lavage comme celui de Guppyfriend qui a été conçu pour filtrer les microfibres libérées par les textiles pendant le lavage afin de prévenir la pollution plastique (réduit de 54 % la perte de fibres). 

-Réduisez la fréquence de vos lessives, demandez-vous si vous avez vraiment besoin de laver un vêtement que vous n’avez porté qu’une seule fois. Cela vous permet par la même occasion d’économiser de l’eau et de l’énergie.

-Faites sécher vos vêtements à l’air libre le plus souvent possible car les microfibres sont également libérées par les sèche-linge.

-Optimisez la charge de votre lave-linge et évitez de faire tourner la machine à moitié ou partiellement (des recherches suggèrent que la perte de microfibres est plus importante lorsque de grandes quantités d’eau agitent une petite quantité de vêtements). 

-Lavez vos vêtements à une température plus basse et pendant une durée plus courte car les lavages plus chauds et plus longs peuvent produire davantage de fibres polluantes.

-Privilégiez les lave-linge à chargement frontal car ils génèrent moins de microfibres que les appareils à chargement par le haut.

-Il existe plusieurs dispositifs conçus pour lutter contre la pollution par les microfibres, notamment des filtres pour lave-linge ainsi que des sacs et des boules de lavage. Des études suggèrent que les filtres sont les plus efficaces.

-Si vous utilisez un dispositif de filtrage comme un sac ou des boules de lavage ou un filtre jetez les fibres capturées dans la poubelle, couverte de préférence, et veillez à ne pas rincer dans l’évier ce qui a été utilisé pour capturer les fibres.

-Certains lave-linge, comme le GRUNDIG FiberCatcher, retiennent jusqu’à 90 % des microfibres dans les cycles à base de fibres synthétiques (selon le fabricant).

-Utilisez un sac réutilisable pour faire vos courses.

-Tournez le dos aux pailles et aux couverts jetables.

-Achetez d’occasion au lieu d’acheter neuf, cela permet de diminuer l’extraction de matière première.

-Utilisez des produits fabriqués à partir de matériaux recyclés.

-Achetez local et sans emballage plastique.

-Préparez vos repas et stocker vos aliments dans des contenants réutilisables.

-Promenez-vous avec vote bouteille d’eau réutilisable.

-Tournez le dos aux plastique à usage unique.

L’adoption de tous ces conseils ne résoudra pas le problème mais y contribuera sans aucun doute, en plus de montrer l’exemple autour de vous et de contribuer à faire évoluer les mentalités. 

L’augmentation exponentielle des concentrations de plastique dans notre environnement et les constats toujours plus nombreux des désastre qu’elles provoquent soulignent l’importance d’améliorer la gestion des déchets plastiques et de les retirer des écosystèmes. Cependant cela non plus ne sera pas suffisant.

Le moyen le plus efficace de lutter contre cette pollution est tout simplement d’arrêter de la produire et de trouver des alternatives durables et non polluantes pour la remplacer.

Le rapport rapport Breaking the Plastic Wave publié en 2020 confirme que diminuer la production de plastique est la solution la plus efficace pour lutter contre la pollution.

S’il est tout à fait louable que de nombreuses marques s’engagent dans la protection des océans et fabriquent des produits en plastique recyclé, leur proposition ne restera rien de plus qu’un « sparadrap » si elle occulte la recherche de solutions pérennes pour enrayer la problématique à la base. 

micoplastiques-nanoplastiques-pollution-santé

Parmi de nombreuses actions à entreprendre il faut inventer des packagings sans plastique, comme l’a fait la start-up londonienne Notpla qui a le potentiel de remplacer plus de 100 millions d’emballages plastique à l’avenir (dans l’alimentation notamment) et qui a aussi contribué à révolutionner le packaging de luxe avec ce premier packaging compostable à base d’algues, 100% compostable et biodégradable, réalisé pour la marque horlogère circulaire ID Genève.

Il faut se pencher sur la conception des vêtements et il faut mettre au point des fibres textiles exemptes de matières plastique, comme s’emploie à le faire depuis de nombreuses années la marque pionnière de la mode durable Stella Mc Cartney, qui vient de dévoiler sa nouvelle innovation réalisée en partenariat avec la start-up Radiant Matter. Le BioSequin est une matière iridescente réalisée à partir de cellulose végétale et bannit tout métaux, minéraux, pigments et colorants synthétiques.

Pour découvrir davantage d’exemples, le rapport de l’association No Plastic In My Sea publié le 16 mars liste 500 solutions qui existent déjà en France et à l’étranger ainsi que douze recommandations pour résoudre cette énorme problématique. Elle cible les produits les plus polluants comme les bouteilles en plastique, les emballages, les microplastiques, les mégots et le matériel de pêche. 

Qu’il s’agissent d’extractions de métaux dans les profondeurs océaniques, de surpêche, de fret maritime ou encore de pollution plastique on aboutit toujours à la même conclusion, qui relève de la même logique: on ne sortira pas de la crise en continuant à consommer de manière si frénétique et en se contentant de coller des sparadraps sur les plaies les plus graves.

Développer des solutions pour résoudre les conséquences d’un problème qu’il faudrait en réalité traiter à la racine est une fuite en avant qu’on ne peut plus se permettre.

Comme nous le redisent les scientifiques dans le dernier rapport du GIEC, les solutions existent, nous avons peu de temps mais nous pouvons y arriver pour autant que l’on soit volontaires et que nos gouvernements montrent enfin une détermination et un courage politiques et se décident enfin à passer de la marche lente au sprint.


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