Ce sont les communautés des zones dans lesquelles l’or est produit illégalement qui sont les vicitimes de ces abus. Les enquêteurs de l’ONU insistent sur la responsabilité des acheteurs qui ne peuvent pas se permettre de fermer les yeux sur les conséquences désastreuses de telles pratiques. Plaque tournante de ce commerce, la Suisse est le pays par lequel transite environ deux tiers du volume mondial de l’or.
Marcos Orellana est rapporteur spécial de l’ONU sur les substances toxiques et a enquêté sur les violations des droits humains dans les exploitations minières à petite échelle. Il explique:
«La Suisse ne dispose pas d’un système de traçabilité adéquat qui obligerait les raffineries à savoir d’où vient l’or et comment il a été extrait… Le système de traçabilité dont dispose la Suisse s’arrête au pays intermédiaire. Cette lacune est exploitée par les organisations criminelles et les cartels de la drogue qui se livrent au trafic de mercure et d’or.»
Selon lui la Suisse devrait en faire plus pour lutter contre cette pratique car «pendant que l’industrie de l’or fait des profits, les droits humains souffrent.»
Un article très documenté et passionnant analyse l’exploitation aurifère légale et illégale au Pérou, ses conséquences et toutes ses ramifications qui mènent jusqu’en Suisse où la plus grande partie de l’or mondial transite. Une des plus grandes raffineries Suisse Metalor a décidé suite à un rapport l’impliquant dans la filière de l’extraction aurifère illégale de mettre fin à ses importations en provenance du Pérou puis de cesser toute relation avec les mineurs artisanaux et les négociants sud-américains.
Selon le professeur de droit pénal Mark Pieth plutôt que de cesser toute relation commerciale, les raffineurs devraient s’engager auprès des mineurs artisanaux pour produire de l’or de manière durable, les coûts d’audit sur la traçabilité étant dérisoires pour ces entreprises.
