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L’engagement est au coeur de leur activité. Ces femmes et ces hommes s’inspirent du monde pour agir autrement et durablement, et faire de leur environnement une voie d’expression, de créativité, d’innovation ou encore de solidarité. Finance, culture, artisanat, industrie ou médias sont autant de domaines incarnés par ces personnalités, qui ont accepté d’être de mèche avec nous le temps d’une rencontre pour partager leur univers.

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Kamran Marwah est le fondateur de BEEoMETRY, une brasserie artisanale d’hydromel à Genève. Après avoir obtenu son diplôme de l’Ecole hôtelière de Lausanne il démarre une carrière internationale dans l’hôtellerie en Europe et en Inde, où il devient responsable des banquets dans un hôtel où avaient lieu de nombreux mariages. C’est lorsqu’un de ses clients décide d’offrir à ses invités de l’hydromel à son mariage que Kamran découvre « l’alcool le plus ancien du monde », pour lequel il se passionne tout de suite. En 2018 il obtient une place d’apprenti chez Frank Golbeck, pionnier de la renaissance de l’hydromel en Californie du Sud et fondateur de Golden Coast Mead. Frank devient rapidement un ami et un mentor et partage généreusement son savoir-faire et son expertise avec Kamran. C’est riche de connaissances approfondies des méthodes modernes de production d’hydromel qu’il reprend la direction de la Suisse en 2020 et fonde BEEoMETRY en 2021 avec pour ambition de produire un hydromel de qualité afin de sensibiliser la clientèle locale à ce breuvage ancestral, qui reflète la valeur inestimable du rôle des abeilles et du travail des apiculteurs. 

Nous avons goûté c’est délicieux! A la fois rafraichissant, subtil et original. Rendez-vous tous les jeudis de 16h à 20h30 au Marché des Grottes si vous souhaitez le déguster vous aussi.



L’hydromel est une boisson alcoolisée issue de la pure fermentation du miel. C’est aussi la plus ancienne des boissons fermentées. L’élaboration de l’hydromel remonte au néolithique, soit 9’000 ans avant notre ère. Le vin lui n’arrivera que 4’000 ans plus tard. Appelé aussi le nectar des dieux, l’Homme l’aurait toutefois consommé bien avant, alors que l’hydromel se «fabriquait» naturellement dans des ruches inondées.

C’est une boisson à base d’eau et de miel, qui serait apparue en Chine. On en trouve aussi des traces en Égypte et surtout en Grèce, dont le peuple lui donnera ses lettres de noblesse; l’hydromel, c’est la boisson sacrée des dieux de l’Olympe.

Dans les régions propices au développement de la vigne, le vin supplante l’hydromel au fil des siècles, mais dans les régions du Nord, il résiste jusqu’au 16e siècle, avant de céder face à la bière. Il a été remis au goût du jour aux Etats-Unis et est actuellement en plein essor depuis 5 ans et BEEoMETRY compte bien le faire apprécier du plus grand nombre en offrant une alternative durable à la bière et autres boissons rafraîchissantes alcoolisées. 

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“Tout comme le raisin, le miel est le reflet profond d’un pays, d’une région, d’un terroir.“

Kamran Marwah

La dimension écologique du projet, notamment à travers la valorisation du rôle essentiel des abeilles dans l’écosystème, est centrale. Concrètement, 27’000 litres d’hydromel produits par an valorisent le travail de butinage et de pollinisation de plus de 8 millions d’abeilles ! BEEoMETRY fait de son mieux pour créer un hydromel qui célèbre et met en avant le travail indispensable des abeilles. En transformant la matière première qu’est le miel, ils rendent hommage et valorisent les abeilles qui l’ont créée. Leur travail a un impact positif sur l’environnement à travers la pollinisation et la fécondation des plantes. Ainsi, en dégustant l’hydromel BEEoMETRY, le consommateur contribue à soutenir les apiculteurs, augmenter la biodiversité et préserver la santé des sols et de l’écosystème local. 

BEEoMETRY propose un hydromel pétillant, qui se déguste aussi bien en bouteille qu’en pression. 

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Pour subvenir à leurs futurs besoins de miel ils ont commencé à construire leur propre rucher. Leur but est d’avoir une centaine de ruches BEEoMETRY qui contribueront à enrichir la flore genevoise en produisant du miel 100% local. En outre, ils ont également prévu de planter des arbres mellifères, tels que le tilleul ou le châtaignier, dans le cadre du plan de végétalisation de la Ville de Genève. 


A l’origine du projet BEEoMETRY, il y a cette volonté de créer un hydromel du terroir Suisse, reflet de la richesse, de la diversité et des ressources naturelles du pays. Nous souhaitons diversifier notre offre pour proposer aux clients un nouveau produit : l’hydromel en version GRTA, avec du miel 100% genevois. Pour ce faire, nous devons non seulement augmenter notre capacité de fermentation, mais aussi commencer à prévoir une filière de production de miel en interne. C’est pour accomplir ces objectifs que BEEoMETRY lance une campagne de financement participatif afin de récolter 50’000.-CHF via la plateforme SIG Impact pour soutenir le développement du projet et permettre à tous les participants de bénéficier de contreparties uniques.

La campagne se termine dans quelques jours, pour les soutenir c’est par ici


Kamran était de mèche avec nous il y a quelques jours pour échanger à propos de lui et de BEEoMETRY.

Karman qu’est-ce qui fait que tu te sois pris de passion pour l’hydromel?

Pour plusieurs raisons. D’abord parce que j’ai trouvé ça délicieux! Ensuite pour sa dimension durable, l’hydromel a un impact bien moindre sur l’environnement que la bière ou le vin parce qu’il ne dépend pas de monoculture ou d’agriculture intensive. L’hydromel dépend d’un écosystème végétal en bonne santé, et ça peut être juste la nature vierge comme une parcelle de forêt sur laquelle on met des abeilles qui vont polliniser, extraire le miel de cette masse végétale et ce faisant elles vont contribuer à améliorer la biodiversité et la santé des sols. L’hydromel c’est aussi une boisson chargée d’histoire, de légendes et de mythes, qui se retrouvent dans plein de cultures et plein de géographies. 

Il y a vraiment cette dimension de patrimoine culturel qui t’a intéressé? 

Absolument, par exemple l’expression « lune de miel » vient de l’hydromel. Les vikings quand ils se mariaient recevaient de l’hydromel durant un mois pour favoriser la fertilité, apaiser les dieux et recevoir la grâce des dieux après le mariage. Voilà c’est une des milles histoires que je peux te raconter!

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D’où vient ton désir d’engagement pour un business respectueux de la planète?

J’ai toujours voulu être entrepreneur et la dimension durable fait partie intégrante du business selon moi. Il faut réussir à trouver un business model qui ait vraiment à sa base un impact positif. C’est ça le futur du business à mon sens. Ce n’est pas facile à faire mais je pense que l’hydromel fait partie des activités qui sont régénératrices pour la planète parce que plus on  consommera de l’hydromel plus on aura d’abeilles et il n’y en aura jamais trop, ce sera toujours positif.

L’adjectif « régénératrice » que tu as utilisé est très important je trouve! Les entreprises doivent mettre désormais l’accent sur des stratégies « nettes-positives » pour construire une économie restauratrice et régénératrice c’est un enjeu crucial! 

Quelles sont les défis auxquels tu fais face dans le cadre de ton activité? 

Ma clientèle demande beaucoup du miel local. C’est un défi que je suis d’ailleurs en train d’essayer de relever. Le miel genevois est très cher donc le défi c’est de réussir à proposer un produit qui reste accessible avec du miel local. Je suis en train de tisser les liens avec les producteurs locaux et ensuite la vision à plus long terme c’est de produire notre propre miel. Il y a donc aussi ce défi de nous convertir gentiment en apiculteurs en plus d’être hydroméliers et de commencer à produire la matière première dont on a besoin pour produire l’alcool, à l’image des vignerons. 

Un autre défi aussi était lié au fait que l’hydromel a mille facettes, c’est comme la bière ou le vin, on peut le faire plus ou moins alcoolisé, avec ou sans bulles, avec ou sans fruits et épices, fortifié ou pas, plutôt très sucré ou très sec. Il y a vraiment mille avenues à suivre et j’ai choisi de faire ce qu’on appelle un « hydromel de soif », un style d’hydromel qui est né en Californie du Sud là où il fait très chaud. J’ai envie de proposer ça comme une alternative à la bière, qui en plus est sans glutène, donc qui ne ballonne pas le ventre, et que tu peux boire facilement au soleil pour l’apéro et en boire 2 ou 3 sans être écoeuré. L’idée aussi était de la porposer en pression, à la tireuse, d’une part pour augmenter la visibilité de notre produit mais aussi parce que c’est plus rationnel en termes de packaging et meilleur pour l’environnement.  

Quel est le geste anti-durable que tu as du mal à abandonner?

Je pense que c’est le fait d’avoir tout en bouteilles. C’est plus vert d’avoir des canettes, tant au niveau du transport qu’au niveau du recyclage, ça coûte moins cher aussi. Il y a beaucoup d’avantages à avoir des canettes mais c’est difficile de changer la perception des consommateurs: une cannette parait plus « cheap » qu’une bouteille et les gens sont prêts à payer plus cher pour une bouteille en verre. J’ai donc du mal à abandonner la bouteille mais je vais devoir le faire prochainement et ça passera par un très beau design de cannette.

Et à titre personnel?

A titre personnel je dirais que je ne fais pas assez de covoiturage, je suis encore trop souvent seul en voiture.

A quoi devrait ressembler le monde de demain?

Un monde surtout où les profits ne sont pas le but ultime, un monde où il n’y a pas de capitalisme à outrance, où l’idée n’est pas faire de l’argent juste pour faire de l’argent. Un monde où la notion primaire serait que faire du bien est bon pour le business: tout le bien que fait l’entrprise est le combustible pour qu’elle grandisse.

Merci beaucoup Karman!

Merci Marie!


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