L’engagement est au coeur de leur activité. Ces femmes et ces hommes s’inspirent du monde pour agir autrement et durablement, et faire de leur environnement une voie d’expression, de créativité, d’innovation ou encore de solidarité. Finance, culture, artisanat, industrie ou médias sont autant de domaines incarnés par ces personnalités, qui ont accepté de se prêter au jeu du questionnaire de Proust en mode La Mèche. Quels sont leurs secrets durables? Pour vous, ils vendent la mèche.
Réalisation: Cornland Studio
Nicolas Freudiger est le cofondateur et CEO d’ID Genève Watches. Après des études à l’EHL achevées en 2015 et une courte carrière dans l’univers corporate, Nicolas décide de poursuivre son rêve d’enfance et de créer une nouvelle identité dans le monde de l’horlogerie, entièrement basée sur le développement durable et l’intégration de matériaux circulaires ayant une empreinte carbone inférieure à la moyenne de l’industrie.
En véritable agent de changement la marque insuffle une force positive dans le monde de l’horlogerie en s’efforçant de prouver que luxe, savoir-faire horloger et durabilité ne sont pas des concepts antinomiques mais peuvent au contraire engendrer une nouvelle vision de l’horlogerie qui répond aux défis de notre temps, pour autant que l’on ait le courage de questionner nos acquis et d’explorer de nouvelles voies, parfois au-delà des frontières de l’industrie. Les montres ID Genève ne sont pas de simples accessoires, mais de véritables déclarations de style et de convictions.
Je pense que le déclic est venu vraiment quand je me suis posé la question: « qu’est-ce que je fais chaque jour et quel est mon impact sur la société? »
Transcription
Qui êtes-vous et que faites-vous dans la vie?
Je suis Nicolas Freudiger et je suis le co-fondateur d’ID Genève. C’est une nouvelle identité dans le monde de l’horlogerie qui se base justement sur une chaîne de valeur qui promeut le développement durable.
Quel est votre état d’esprit actuel?
Assez dynamique je dois dire! Nous sommes en plein lancement, nous avons lancé en décembre et puis là nous sommes en avril* et j’ai toujours l’impression que nous sommes dans les starting blocks.
Quel est votre principal trait de caractère?
Très résilient. Quand je me fixe une idée ou un objectif normalement j’y arrive. C’est quelque chose d’important pour moi.
Etre écolo aujourd’hui ça veut dire quoi?
Je pense qu’être écolo aujourd’hui ce n’est plus suffisant. Je dis toujours en anglais que « now sustainability is cool » mais je pense que l’idée avec une économie circulaire c’est d’aller plus loin que ça. Ce terme écolo est un terme qui est ancien, nous nous voulons créer des montres circulaires, nous voulons aller une étape plus loin que le développement durable et penser sous forme circulaire.
Qui vous inspire et pourquoi?
Je pense principalement que ce sont nos parents avant de commencer par d’autres célébrités. Nos parents nous inspirent dans la vie de tous les jours, mon père qui ingénieur civil nous a toujours inspiré sur le recyclage bien avant l’heure du « sustainability is cool ». Mes co-fondateurs m’inspirent chaque jour avec leur réflexion, c’est agréable d’avoir deux autres co-fondateurs qui pensent différemment et qui ont d’autres styles de vie.
Comment est venu votre désir d’engagement, quel a été le déclic?
Pendant 4 ans j’ai travaillé dans le corporate, j’étais chez Coca-Cola Suisse à Zurich et je pense que le déclic est venu vraiment quand je me suis posé la question: « qu’est-ce que je fais chaque jour et quel est mon impact sur la société? » J’ai dû me poser cette question durant un workshop pour analyser nos motivation à venir chaque jour travailler et c’est là où j’ai réalisé, malgré le fait que c’est une très bonne école, mon impact sur les Digital transactions parce que j’étais dans l’équipe digitale et e-commerce. Ca m’a vraiment fait réfléchir sur l’impact quotidien que j’aurais, on va dire si j’ai un peu de chance, dans les 40 prochaines années. Ce questionnement est une routine qui m’a permis de sortir de ce milieu là, pas en disant Coca-Cola c’est mauvais, mais je voulais trouver un projet qui ressemble plus à mes valeurs quotidiennes et c’est ce que je fais aujourd’hui tous les jours.
Vous l’avez dit en partie mais comment cet engagement se manifeste au quotidien?
Je pense que c’est une attitude, c’est de la résilience parce qu’il y a beaucoup de raccourcis qu’on peut prendre dans le monde du développement durable, notamment des raccourcis qui vont vers du greenwashing donc vraiment on se pose chaque jour cette question: » à toutes les étapes de notre projet est-ce que c’est la bonne étape, la bonne prochaine étape pour nous ». Et ensuite on se met aussi quelques garde-fous, on a tracé un fil rouge pour notre identité parce qu’on pense vraiment que si c’est un projet de qualité, c’est celui-là qui va vivre à long terme. Donc c’est vraiment d’avoir ce fil rouge et de respecter aussi ces valeurs qu’on a mises au début et d’y réfléchir tous les jours.
Dans votre métier comment intégrez-vous la notion de durabilité?
Une montre c’est durable par excellence je pense et encore plus dans le luxe. Il y a cette responsabilité lorsqu’on consomme un produit pour x milliers de francs je pense qu’on a une responsabilité et c’est un très bon vecteur aussi: on a une montre au poignet 365 jours par année. Mais par contre en termes de volume, pour la petite histoire hier on a pesé chaque composant de la montre et nous sommes environ à 80 g pour la montre donc ce n’est pas énorme mais en fait ça représente beaucoup en termes de valeur. Aujourd’hui nous parlons de bijoux éthiques abordables en trois mots, c’est ce que nous représentons sur le marché et c’est ce que nous voulons représenter dans le futur.
Quels sont les plus grands enjeux auxquels vous êtes confrontés?
Dans le monde de l’horlogerie c’est évident qu’il y a énormément de barrières à l’entrée. Le fait d’utiliser un financement participatif pour lancer cette première collection, d’avoir cet effet communautaire, de pouvoir tester le produit, de savoir si les gens veulent une montre qui est éco-responsable, c’était vraiment pour nous une des barrières. Maintenant à l’intérieur de l’industrie il y a ce côté traditionnel de l’horloger suisse qui a toujours fait comme ça depuis 50 ans et plus. Heureusement on a créé des belles collaborations jusque là et nous avons remarqué que souvent ça passe à travers les valeurs personnelles avant de passer par les valeurs d’une entreprise. C’est pour ça que nous disons toujours que nous mettons vraiment nos valeurs personnelles dans ce projet, celles du recyclage, de l’économie circulaire, de l’impact que l’on souhaite voir en tout cas dans notre société.
Quelles sont les solutions concrètes que vous avez mises en place?
C’est la première montre à utiliser un acier 100% recyclé et aussi collecté localement dans le Jura. On a mis en place un réseau de collecte avec un partenaire, Panaterre, qui récolte le surplus de production. On n’aime pas beaucoup parler du terme déchet mais je pense que c’est un terme qui va évoluer aussi avec les années. Ce surplus de production est revalorisé, on parle d’un acier inoxydable 4441, qui est un peu la Rolls-Royce de l’acier inoxydable il faut l’imaginer comme ça. Cet acier est stocké, isolé, flashé (contrôlé) et ensuite il est refondu dans un rayon de 200 km. Cet acier est certifié 10 fois plus faible en termes d’empreintes carbone et ici l’idée c’est vraiment de s’assurer, en tant qu’entrepreneur, que la solution que nous créons est meilleure que le status quo. C’est aussi une bonne question concernant les projets, comment s’assurer qu’on va dans une bonne direction. Concernant cette certification nous avons discuté avec Quantis, qui nous ont certifié à travers une analyse de cycle de vie de l’acier.
Ca c’est juste une initiative, je peux en décrire d’autres, notamment le bracelet qui n’est pas en cuir mais en marre de vin, principalement fait à partir d’éco-composites post vinification. C’est une petite startup à Milan qui a créé ça et qui sèche ces raisins et ensuite les tanne en éco-cuir. Nous travaillons aussi sur différentes alternatives, il y a aussi beaucoup d’innovations qui vont venir ces prochaines années et nous sommes en contact avec beaucoup de startups, européennes principalement, dont une à Londres qui s’appelle Treekind avec qui nous allons lancer un bracelet 100% compostable à base de 100% de déchets végétaux de parcs londoniens. Le matériau c’est leur invention et nous nous l’adaptons à l’horlogerie au vue de ce vecteur d’identification qu’est une montre.
je me considère comme un agitateur et je considère que toutes nos chaînes de fournisseurs aussi sont des agitateurs dans le sens où une des missions que nous nous sommes données c’est d’influencer l’industrie, humblement bien sûr, vers une meilleure durabilité.
Comment est-ce qu’on revient à l’humain dans le processus?
C’est quelque chose que nous aimons mettre en avant dans les collaborations que nous avons avec nos partenaires, nous essayons vraiment de nous connecter différemment, pas uniquement sur le prix, dont on va parler bien sûr mais pas uniquement. Nous avons lancé aussi un label « Circular Swiss made » qui est apposé sur nos cadrans. Pour nous ce label c’est quatre critères: un critère d’empreinte carbone par composant horloger, un critère de distance géographique (qui rentre dans le premier critère mais qui n’est pas tout à fait pareil), le troisième critère qui est le prix et le quatrième qui est la qualité parce que là aussi nous ne faisons aucun compromis car il y a la question de la durabilité dans le temps; pour nous cette montre doit durer 100 ans au minimum, elle doit être cet objet transgénérationnel qu’on aime. Nous, nous sommes des enfants du Swiss made, nous avons grandi à Genève avec un de mes deux co-fondateur qui est l’horloger du projet et mon meilleur ami depuis plus de 27 ans. Ce sont vraiment ces valeurs là que nous avons envie de transmettre à la prochaine génération avec cet impact positif bien sûr sur les différents matériaux que nous utilisons, le circuit de production que nous utilisons et la transparence aussi. Nous nous sommes posé la question comment est-ce que l’on va rester authentique sur ce projet et pour nous ça commence par une totale transparence.
Qu’est-ce que la pandémie a changé de votre rapport au monde?
J’ai repensé comment j’allais voyager peut-être pendant cette période là, j’ai repensé aussi à tous les voyages que j’avais prévus et je me suis posé la question si c’était vraiment nécessaire pour lancer une marque de montre. Pour notre entreprise ça nous a un peu impacté en termes de délai mais ayant justement ce circuit court au final nous sommes beaucoup moins impactés et c’est ça qui est très intéressant. L’Office fédéral de l’environnement a dit d’ailleurs que l’économie circulaire était un pansement pour des pandémies mondiales si on revalorise ces circuits courts. Je fais mes courses dans des fermes ici à Genève par exemple et j’ai vu des amis me dire qu’ils découvraient ça pendant la pandémie. Il y a eu un effet à ce niveau, j’espère qu’il sera durable mais seul le temps nous le dira parce que je n’ai pas de boule de cristal.
Racontez-moi votre plus beau souvenir de nature
C’était en été 2020 où avec quelques amis on a fait un tour de Suisse. On a utilisé la mobilité douce, donc le train, le vélo, la balade dans les cabanes dans le Tessin, les Grisons. C’était vraiment une très belle expérience.
Si vous étiez un arbre lequel seriez-vous?
Peut-être pas du côté local et ce n’est pas forcément un arbre mais j’aime beaucoup l’aloe vera. J’en ai beaucoup à la maison et je l’utilise surtout l’été quand je vais dehors et ça soulage la peau quand on a des coups de soleil.
Quelle capacité ou aptitude de la nature aimeriez-vous avoir?
Je dis toujours « nature will always win » dans le sens où la nature va toujours revenir et va toujours gagner. Ca on le voit vraiment dans les pires endroits du monde, elle revient, elle s’adapte et elle gagne. Je m’en rappelle toujours et en tout cas j’aimerais avoir cette résilience de la nature, cette adaptabilité de la nature, c’est une caractéristique qui me conviendrait bien, si je pouvais choisir bien sûr.
Si vous étiez une source d’énergie laquelle seriez-vous?
Je pense que je serais le vent, ça m’a toujours fasciné sans savoir pourquoi. Je pense aux différentes caractéristiques du vent, le fait que ça rafraîchisse l’été, il a des utilités et je pense qu’il est beaucoup sous-estimé encore à l’heure actuelle en termes de neutralité énergétique.
Quelle est votre saison préférée?
L’été, je suis plus quelqu’un du soleil.
Votre paysage préféré?
Les montagnes suisses, c’est vraiment un souvenir sublime qui ne s’oublie jamais. A chaque fois qu’on voyage à l’autre bout du monde lorsqu’on revient en Suisse on se rend compte de la chance qu’on a d’avoir ce paysage au quotidien devant nous.
Préserver la planète pour vous c’est quoi?
Ce sont des tâches au quotidien, c’est une routine à mettre en place et ça appartient à chacun d’entre nous vraiment de se sentir à l’aise avec ça. Je pense que c’est à nous les entrepreneurs aussi de proposer des alternatives et d’être les agitateurs de certaines industries. J’aime beaucoup ce terme, je me considère comme un agitateur et je considère que toutes nos chaînes de fournisseurs aussi sont des agitateurs, dans le sens où une des missions que nous nous sommes données c’est d’influencer l’industrie, humblement bien sûr, vers une meilleure durabilité. Et aussi changer la perception qu’on a des matériaux recyclés, parce que si je dis voilà cette montre est faite à partir de matériaux recyclés, et on le remarque à travers des discussions que l’on a dans cette industrie traditionnelle, ça peut choquer les gens sur le côté qualitatif. Ce que nous voulons vraiment c’est changer cette perception.
Quelle solution justement pour la planète attendez-vous avec impatience?
On vit vraiment une crise et il faut qu’on réfléchisse en se projetant sur la prochaine génération, voir ce qu’on va leur léguer. Il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites à travers l’innovation bien sûr mais aussi à travers cette routine individuelle au quotidien. Je me rappelle toujours de cette histoire du Colibri qu’on connaît tous qui amène sa goutte d’eau sur l’incendie pour l’éteindre. Je me dis que si on a cette réflexion de groupe avec des millions de colibris je pense qu’on arrivera à éteindre cet incendie et je pense que là vraiment la forêt brûle.
Quel est le geste antidurable que vous peinez à abandonner?
Les voyages! J’en ai conscience. C’est une question que nous nous sommes posée au lancement de notre marque, nous voulions faire un lancement international mais au vue du Covid nous nous sommes focalisés sur le local et j’en ai retiré quelques leçons, notamment de se poser des questions sur les types de voyages qu’on va effectuer à l’avenir sur certains marchés et comment est-ce qu’on va les effectuer aussi.
Le péché écolo qui vous inspire le plus d’indulgence?
Je dirais la voiture. Forcément il y a ce besoin individuel d’aller d’un point A à un point B. Il y a les transports publics bien sûr mais à un certain moment il faut trouver d’autres solutions telles que la mobilité partagée, le covoiturage. Je pense qu’il y a d’autres possibilités et qu’elles sont encore sous-exploitées encore aujourd’hui. Mais je pense que dans 20 ans on n’aura plus le choix.
Qu’est-ce qu’on ne trouve plus dans votre cuisine?
Plus de bouteilles en plastique principalement. C’est quelque chose que nous avons mis en place dans notre projet avec l’envie d’éviter tout plastique dans cette montre. Nous avons participé à un incubateur d’économie circulaire en 2020 et nous avons eu la chance d’être coachés par des experts de l’économie circulaire et pour eux la meilleure solution c’est de ne pas en utiliser du tout. Je pense qu’à l’heure actuelle on voit encore beaucoup trop d’initiatives ponctuelles sur du PET recyclé. Je ne suis pas contre le fait de sortir ce plastique de l’océan mais je pense qu’il faut vraiment trouver des alternatives parce que si on le remet au poignet c’est compliqué pour l’avenir, c’est vraiment juste un pansement.
Quel geste pour l’environnement vous fait du bien?
J’aime bien recycler alors je ne sais pas si ça me fait du bien mais ça fait du bien à la planète. Et puis j’encourage vraiment tout le monde à recycler aussi les déchets végétaux. Les Suisses sont très bons dans le recyclage mais on peut vraiment encore s’améliorer quotidiennement. Il y a une poubelle assez innovante que j’aime bien utiliser, c’est Upgreen qui a sorti cette poubelle, qui évite les odeurs et pour moi qui habite en ville je n’ai plus de souci d’odeur avec cette poubelle. Ca c’est quelque chose qui me fait plaisir, maintenant je rentre dans ma cuisine et puis ça sent bon.
Votre devise durable c’est quoi?
Je vais reprendre celle de ID Genève, nous parlons beaucoup d’une totale transparence avec un maximum de responsabilité. C’est quelque chose que nous avons toujours en tête, essayer de savoir quelle est la meilleure étape, le meilleur fournisseur, la meilleure option, qu’est-ce qui est le plus cohérent pour l’environnement au final.
Quel est votre idée du bonheur?
Alors le bonheur pour moi c’est plus le voyage que la destination, c’est quelque chose de très clair pour moi. C’est un bonheur au quotidien de faire quelque chose qu’on aime. Aujourd’hui je suis très heureux grâce à ce projet, à mes co-fondateurs et grâce à notre première communauté de membres fondateurs. On a levé cette campagne où on a fait justement 315’000 francs en pré-vente et ça nous permet d’exister comme marque et je suis déjà à un niveau de bonheur que je n’avais jamais imaginé auparavant.
Comment pouvons-nous agir à un niveau individuel pour faire la différence?
On a vu pendant cette crise, c’est un très bon exemple, que les actes d’achat individuels peuvent faire une différence. On a vu l’agriculture locale très demandée. Il y a une thématique qui me passionne beaucoup c’est tout ce qui est « social gastronomy », donc comment est-ce qu’on peut avoir un impact à travers ce qu’on mange. Ce qu’on porte aussi en termes d’habits. Je pense que c’est vraiment de se poser ces questions à chaque moment. C’est compliqué donc j’encourage vraiment les gens à le faire d’abord dans leur passion. J’ai commencé par les montres parce que c’était ma passion et ensuite la gastronomie sociale qui m’intéresse beaucoup ayant fait l’école hôtelière de Lausanne. Je me concentre sur ces deux industrie et étant curieux j’ai vraiment envie de comprendre d’où vient cet aliment, comment il est produit, dans quelles conditions sociales et ça c’est important pour moi.
Quelle est votre utopie?
Un monde sans plastique! Je pense que ça va être très compliqué. J’ai eu une discussion sur cette utopie de se dire est-ce que finalement il ne faudrait pas voir le plastique comme de l’or et le chérir pour qu’on arrête au final de le jeter, parce que c’est vraiment en le jetant qu’il a un impact négatif. Je dirais un monde sans plastique ce serait mon utopie mais je pense qu’il y a encore du travail pour trouver des alternatives et ça on le voit.
De manière plus réaliste quels sont les trois choses indispensables selon vous pour changer le monde?
C’est un peu la formule magique, c’est la « one million dollar question »! Je vais le ramener à un niveau un peu plus simpliste. J’encourage des choses toutes simples à faire qui peuvent avoir un impact: déjà une bouteille d’eau en verre dans un sac à dos toute la journée pour éviter justement cette tentation d’acheter une bouteille d’eau en plastique quand on est « on the go ». Ensuite d’un côté plus générale de repenser sa mobilité, que ce soit sur une mobilité douce, une mobilité partagée. Il n’y a pas vraiment de jugement à faire c’est par rapport aux besoins de chacun. Troisièmement je dirais l’alimentation, on peut avoir un très grand impact trois fois par jour en choisissant ses aliments et privilégier la qualité sur la quantité. Etre curieux! J’aimerais vraiment que les gens soient encore plus curieux parce que c’est en étant curieux qu’on va souvent poser les questions et en s’informant et en obtenant cette transparence qui nous est due en fait. C’est ce qu’on a oublié, nous sommes les clients, ça nous est dû et c’est à nous de le rappeler aux marques.
A quoi devrait ressembler la communauté du nouveau monde pour vous?
Ca doit être une communauté qui n’est pas forcément des « tree hugers » comme je les appelle. On n’a pas forcément besoin d’embrasser des arbres dans la forêt pour avoir un comportement écolo donc j’esquiverais juste le cliché écolo pour aller vers quelque chose qui a du sens par rapport à nos besoins individuels. Comme je l’ai dit il n’y a pas vraiment une solution, il doit y avoir une multitude de solutions et de comportements à adopter et que chacun puisse venir avec sa passion, comme nous les agitateurs dans cette industrie horlogère, qu’il y en ait d’autres dans d’autres industries pour qu’au final on se retrouve tous et que toutes les industries soient impactées.
Merci beaucoup Nicolas!
Merci à vous!
*Cette interview a été filmée au printemps 2021 dans le cadre d’un projet global visant à donner la parole aux acteur·rice·s du changement.
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